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mardi 3 mai 2011

Kate & William, un jour merveilleux...


C’était mal parti…Londres exhalait un parfum de guimauve et de rose à trois sous. Des portraits de William et de Kate en forme de cœur pendaient, accrochés partout, des sosies s’embrassaient à pleine bouche devant les photographes, des campeurs hirsutes et gras coincés derrière des barrières brandissaient des bières et des pancartes proclamaient : « Will and Kate, un conte de fées pour de vrai », « Le vrai amour existe VRAIMENT », « La prochaine princesse, c’est moi », « Je veux du rêve, la vie est trop dure sinon… » On avait beau écarquiller l’œil dans les rues de Londres, chercher le piment qui mettrait le feu au mariage princier, rien ne flambait. Fade, fade, fade. Un ragoût de bons sentiments. Tout était si prévisible : un prince et une princesse, un carrosse doré, des uniformes empanachés, la foule en extase, des écrans géants, deux milliards et demi de téléspectateurs dans le monde et la Reine qui hoche la tête sous un chapeau acidulé tel un petit chien sur la plage arrière d’une voiture. Le programme était établi à la minute près. Restaient deux grands secrets que l’on se gardait sous la dent comme une friandise : la robe de Kate et la couleur du chapeau de la Reine. Rien d’autre ? Non. Boring, boring, boring…
Alors on attendait, on se battait les flancs en regardant les écrans géants se dresser dans St James Park. On échangeait de maigres informations sur la journée du lendemain et on demandait aux Anglais pourquoi ils étaient si friands de cette union. Et chacun de répondre à peu près ceci : « Demain sera jour de réjouissance, demain on sera heureux d’être anglais, heureux de faire la fête. La royauté n’a rien à voir avec la politique. La royauté, c’est du rêve pur et tout le pays réuni criera sa joie et sa fierté d’être anglais. On oubliera tout : la crise, l’austérité, les mauvaises nouvelles. Alléluia, réjouissons-nous tous ensemble ! »

On se disait qu’ils étaient bizarres, ces Anglais… Une noce insipide chassait une époque en crise. Effaçait les souvenirs des dernières manifestations de rue contre les mesures d’austérité, les réformes des droits universitaires, de la loi électorale, de l’assurance maladie, des lois sur l’immigration, des impôts, la réduction des fonctionnaires, la fermeture des hôpitaux, etc. En un mot : la fin de la décennie triomphante de Tony Blair remplacée par le nouveau programme de David Cameron, « du sang, de la sueur et des larmes ». Un chapelet de réformes qui ferait exploser le sang bouillant des Français ! Et puis vint la veille des noces princières. Il devait être près de 9 heures, en ce jeudi soir. La lumière du jour tombait sur Clarence House quand, venu de nulle part, jaillit le prince William. En jean beige, chemise ouverte, pull sur l’épaule, il alla droit vers la foule et s’appuya aux barrières métalliques. Ses deux gardes du corps se tenaient à distance et observaient. Il se mit à parler aux gens. Et il leur parlait vraiment. Il ne serrait pas des mains en regardant ailleurs, il écoutait, il touchait une épaule, il s’accroupissait devant un petit garçon. Sérieux, concentré, intéressé. Heureux d’être là. Il y mettait tout son cœur, toute son attention. La foule reculait, étonnée. Cela dura une vingtaine de minutes puis il repartit en faisant des signes de la main. Il y eut un drôle de silence dans la foule… En cet instant, ce n’était plus William le prince, mais le fantôme de Diana.

Le paradoxe de William

Demain, il passerait au loin dans un carrosse rutilant, inaccessible, sanglé dans un uniforme rouge, mais il venait, pour un bref moment, de prendre le temps et de sortir de son habit de prince lointain. C’est le paradoxe de William. Il peut être à la fois autoritaire et rigide, compatissant et attentif. Il sait exactement ce qu’il veut et ne se laisse pas influencer. Et il refuse qu’on pénètre dans son intimité. Il s’est construit un rempart pour se protéger des autres, il ne baisse pas la garde facilement. Il veut tout contrôler de peur qu’on ne le contrôle et craint par dessus tout la trahison. Ses amis sont réputés être des tombeaux et il lui arrive même de lancer une fausse rumeur pour savoir s’ils la propageront ou pas. Si Kate a un mérite à ses yeux, c’est de ne l’avoir jamais trahi. Même lorsqu’elle fut laissée de côté. Il appelle cela « être fidèle ». On avait été prévenu durant la longue interview officielle accordée par les deux fiancés : le prince ne badine pas avec son rôle de « royal », ni avec l’amour, encore moins avec le mariage. Dix ans pour se décider, dix ans pour s’assurer qu’il ne faisait pas de bêtise, dix ans pour chasser la moindre escarbille. « Si l’on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce serait la salle d’attente », disait Jules Renard. Chez Will et Kate, la salle d’attente était vaste et Kate avait du mal à la meubler. Elle avoua même que « ça faisait mal, très mal », cette séparation imposée par son prince, mais que cela lui avait permis de grandir et de devenir une meilleure personne. Et William d’opiner fermement en tapotant le genou de Kate comme un vieux camarade.
Il se méfie des sentiments violents. Ce n’est pas un homme qui se laisse aller ni se confie facilement. Il sait qu’il montera un jour sur le trône. Il sait aussi qu’il ne faut pas, quand on est un « royal », laisser son cœur gouverner ; le moindre écart fait tanguer le royaume. Choisir la bonne personne et ne plus jamais la quitter. La tâche était ardue. Il voulait être sûr que Kate Middleton serait cette bonne personne. Qu’on pourrait compter sur elle, se reconnaître en elle, qu’elle incarnerait le rêve de chaque Anglais. Kate était une roturière, et alors ? Le héros moderne, c’est le roturier. C’est lui qui paie les impôts, qui travaille, qui commerce, bâtit, fabrique. Kate représente le meilleur du XXIe siècle et offre un reflet idéal à la société anglaise. Les parents de Kate sont des entrepreneurs dont le pays a besoin… car le pays est en crise, souvenez-vous. C’est bien pour cela que le prince ne badine pas. Il lui faut une princesse sérieuse, réfléchie, qui ne lance pas de confettis ni ne tend ses doigts de pied à baiser à ses amants.
Alors Kate apprit à parler à voix basse, à garder la main gauche sur le genou lors des repas, à empoigner son verre de champagne par le pied, à soulever sa tasse de thé sans s’emparer de la soucoupe, à coiffer ses longs cheveux, à incliner la tête pour dire oui, à faire la révérence devant la Reine. Sous l’œil affectueux de William qui la protège, toujours présent, souvent rigide. Il l’a dit et redit : Kate ne sera pas Diana. Elle creusera son propre sillon. Il veille sur elle. Il refuse de la lâcher dans l’arène et, quand les photographes s’approchent trop près, il les avertit qu’ils auront affaire à lui. Il la rassure en chuchotant « Tu es si belle ! » quand elle le rejoint devant l’autel. Et vous savez pourquoi ? Parce qu’il l’aime !
Il l’aime et il lui fait confiance.

"Es-tu heureuse ?"

Et ce fut comme un ballet qu’ils créèrent, ce jour-là, sous les yeux émerveillés des invités à l’intérieur de l’église ; un ballet improvisé à deux. Kate entra, glissant dans la travée, un peu timide, un peu hardie, jamais confuse. Elle eut ce qu’il fallait de retenue, ce qu’il fallait d’assurance pour séduire William sans jamais le menacer. Elle savait exactement où elle allait, où ses pas la conduisaient ; elle avançait, sereine et confiante, émerveillée d’être aussi à l’aise. C’était son jour à elle. C’était aussi la première fois qu’elle osait, à sa manière, faire entendre sa voix. Plus jamais on ne l’appellerait Waity Katy, plus jamais on ne se moquerait d’elle qui attendait son prince. En une seule journée, dans une longue traîne blanche, elle lavait tous les affronts.
Elle fut plus que parfaite. Avec sa robe si Grace Kelly qui fit se pâmer la foule, son voile de vestale, son maintien, sa réserve, son sourire. Comme si elle avait été élevée toute sa vie avec un manuel de maintien royal à la main. Élégante, gracieuse, à l’aise. La Reine approuva d’un petit sourire radieux, le prince Charles se déclara prêt à l’adopter comme sa fille. Harry ajouta qu’il avait enfin une sœur… et les Anglais se rendirent à l’évidence, cette fille-là avait vraiment de la classe ! Et William d’un seul coup se relâcha. On put ainsi lire sur ses lèvres ces mots adressés à son beau-père : « Et moi qui rêvais d’un mariage en toute intimité, c’est raté ! » Ou, en sortant de l’église, ce dialogue murmuré avec Kate : « Es-tu heureuse ?
– Oui. Et toi ?
– Très heureux… C’est fou, non ? C’est fou… »
Il ne s’attendait pas à être aussi aimé. Par Kate et par la foule. Et si elle est entrée dans l’église en tant que Kate Middleton, obscure roturière, elle en est ressortie duchesse de Cambridge. « La Reine n’aurait pas fait mieux », m’a assuré une Anglaise très à cheval sur les principes. Le jour de leur mariage, en ce 29 avril 2011, William et Kate furent parfaits. Ni trop familiers ni trop lointains, souriants et complices. Quand ils apparurent au balcon du palais, ce n’est pas William que la foule appela, mais Kate. « On veut Kate ! On veut Kate ! » William avait gagné, Kate était adoptée… le royaume entier était heureux. Le royaume entier voulait prolonger la fête par un deuxième baiser ! « Ils en veulent encore », chuchota William à l’oreille de Kate qui sourit et reçut son baiser. Puis ils quittèrent Buckingham Palace au volant d’une vieille Aston Martin décorée de ballons, de rubans. Il avait rempli sa tâche : non seulement il s’était marié, mais il avait célébré les noces nouvelles de l’Angleterre et de la royauté.
A l’heure où toutes les nations se débarrassent de leurs vieux monarques – la reine d’Angleterre règne depuis près de soixante ans –, les Anglais viennent de signer un nouveau bail avec leur monarchie
"C'est une robe de mariée très raffinée dans le détail. Les robes Alexander McQueen sont toujours très habillées. C'est très joli, relativement classique mais ça va dans le décor, avec un petit air années 50 qui rappelle Marylin ou la robe de mariage  d'Elizabeth II", selon K. Lagerfield. "La dentelle est jolie, notamment le voile rebrodé et le diadème placé pas trop haut, sans un trop gros chignon. C'est ravissant et la proportion de la traîne est parfaite", a observé le couturier. "C'est tout en élégance et en chic: pas besoin d'être née princesse royale pour être comme ça!".

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